La thématique : Être au monde à corps perdu

Longs métrages et courts métrages vont mettre le corps à l’honneur pour cette nouvelle journée des Rencontres cinématographiques de l’Effrontée.

Dans notre monde matérialiste et rationnel, le corps est souvent oublié, il fait peur, il est nauséabond, il est inutile sauf lorsqu’il sert à faire rêver pour consommer. Son intérêt réside essentiellement alors lorsqu’il est sollicité et qu’il répond positivement à la demande d’une performance sportive, financière ou professionnelle. Pourtant rien n’est aussi simple. Avec les films au programme, nous allons découvrir que le corps est résonance du monde mais qu’il retentit aussi de pensées, de désirs, d’émotions, de formes qui échappent aux schémas imposés par notre société.

Le corps parle au monde. Expression du bien-être, du mal-être, de revendications personnelles, idéologiques, ou artistiques. Le corps est langage. Il est l’expression ultime lorsque toute forme de communication a échoué. C’est un outil unique, que chaque individu utilise à sa guise. Il peut être l’expression du dépassement de soi. Il est aussi affirmation ou négation de la liberté de chacun.

Dans la programmation de cette année, le cinéma se fait complice d’une expression inédite du corps par la volonté de l’individu et offre au regard du spectateur un corps sublimé par l’approche artistique ; le cinéaste donne corps au corps.


Hunger de Steve McQueen, Syssi boy slap party de Guy Maddin, Corpus/corpus de Christophe Loizillon, XXY de lucia Puenzo et Au fur et à mesure de Judith Josso : cette programmation de découverte d’œuvres cinématographiques établit un lien avec la programmation de Lycéens et apprentis au cinéma, en particulier avec les films de Rithy Panh, S21, la machine de mort Kmère rouge et Festen de Vinterberg. Films dans lesquels le corps oscille entre enfermement, internement et volonté d’enfreindre les barrières du conditionnement ou de la maltraitance pour enfin se libérer et s’accepter.

En soirée, seront programmés :
Kurt Cobain : About a son de AJ Schnack et Winnipeg, mon amour de Guy Maddin.